En 1875, 17 pays signaient la Convention du mètre, posant les bases d’un système de mesure international harmonisé. Ce traité fondateur a conduit à la création du Bureau International des Poids et Mesures (BIPM) et à l’établissement du Système International d’Unités (SI), garantissant des mesures précises et cohérentes dans tous les domaines scientifiques, industriels et environnementaux. Aujourd’hui, alors que les défis environnementaux prennent une ampleur croissante, la métrologie joue un rôle essentiel pour surveiller et comprendre les pollutions invisibles comme la radioactivité et le bruit.
Dans le cadre de la célébration des 150 ans de la Convention du mètre, le Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE) organise un cycle de conférences sur les enjeux actuels de la métrologie. La prochaine conférence, intitulée "Les mesures et l’environnement : radioactivité et bruit", se tiendra le 17 avril 2025 à 18h au LNE Paris, 1 rue Gaston Boissier, Paris 15e.
La radioactivité et la pollution sonore sont deux problématiques majeures qui affectent notre environnement et notre santé. Bien que de nature très différente, ces deux formes de pollution nécessitent des outils de mesure d’une grande précision pour être correctement surveillées, analysées et réglementées. À une époque où les préoccupations environnementales sont au cœur des débats, la nécessité de mesures précises et fiables de la radioactivité et de la pollution sonore est plus cruciale que jamais. La métrologie, en tant que science de la mesure, joue un rôle essentiel dans le suivi de ces pollutions, permettant d’évaluer les niveaux de contamination, d’élaborer des stratégies efficaces et de prendre des décisions éclairées pour protéger la santé publique et l’environnement. Le développement de technologies de mesure avancées permet aujourd’hui de mieux comprendre et contrôler ces phénomènes.
"L’un des défis majeurs de la métrologie environnementale est d’améliorer la précision et la fiabilité des mesures tout en s’adaptant aux évolutions réglementaires et aux nouveaux besoins de surveillance. C’est pour cela que de nouvelles recherches sont menées, notamment sur les scintillateurs poreux, qui permettront, dans le futur, des mesures en ligne de la radioactivité dans l’air afin d’éviter les systèmes complexes actuels ou les méthodes polluantes et génératrices de déchets, telles que la scintillation liquide." explique Benoît Sabot, ingénieur-chercheur au LNE-LNHB/CEA.
La conférence du 17 avril prochain, organisée par le LNE, réunira des experts de la métrologie environnementale qui partageront leurs recherches et leurs avancées scientifiques. La première intervention, « Mesurer l’invisible : la métrologie de la radioactivité dans notre environnement » animé par Benoît Sabot, mettra en lumière les méthodes actuelles d’évaluation de la radioactivité, les dispositifs de surveillance déployés et les défis technologiques à relever pour garantir des mesures toujours plus précises et fiables. La seconde intervention, « Le bruit dans notre société : enjeux, réglementations et innovations pour un avenir plus silencieux » animée par Dominique Rodrigues, Responsable du département Acoustique et Vibrations au LNE, explorera les dernières avancées en métrologie acoustique, détaillant les normes en vigueur et les solutions innovantes développées pour mieux comprendre, contrôler et limiter les nuisances sonores.
« Les nouvelles technologies transforment la mesure des pollutions en rendant les analyses plus précises, plus rapides et accessibles en temps réel. Les capteurs connectés et les algorithmes d’intelligence artificielle permettent une surveillance continue et facilitent le traitement automatique des données. Ces avancées permettent d’identifier rapidement les tendances et d’anticiper d’éventuels dépassements des seuils réglementaires, contribuant ainsi à une meilleure gestion des risques environnementaux. » poursuit Benoît Sabot.
Au-delà de la recherche et du développement, le LNE accompagne les industriels, les institutions et les collectivités dans la gestion des enjeux liés à la radioactivité et au bruit grâce à une gamme complète de prestations. Pour limiter les nuisances sonores industrielles, il réalise des mesures de pression et de puissance acoustique des machines et équipements conformes aux normes internationales, notamment l’ISO 3744, sous accréditation COFRAC. Le laboratoire propose également des essais électroacoustiques permettant d’évaluer la performance et la conformité de dispositifs tels que les enceintes acoustiques, haut-parleurs, microphones et casques. Afin d’optimiser l’acoustique des espaces et réduire les pollutions sonores, il mène des tests d’absorption acoustique pour caractériser les propriétés des matériaux. Enfin, le LNE met à disposition des salles d’essais acoustiques, anéchoïques et semi-anéchoïques, offrant un environnement contrôlé aux chercheurs et aux entreprises développant de nouvelles solutions.
« Des mesures fiables sont indispensables pour assurer la sécurité sanitaire et environnementale. Elles permettent de suivre l’évolution des pollutions, de valider l’efficacité des technologies de détection et d’assurer le respect des normes. Sans données précises et standardisées, il serait impossible de prendre des décisions éclairées pour protéger la population et l’environnement. » conclut Benoît Sabot.
LNE : Valérie MULOT - [email protected]